Archives mensuelles : octobre 2017

La liquidation judiciaire simplifiée : tout savoir

L’expression  “liquidation judiciaire”  effraie souvent. Le porteur de projet lors de la création de son entreprise n’envisage pas l’avenir avec la mise en oeuvre d’une procédure de liquidation.

Elle fait pourtant partie intégrante de la vie de l’entreprise. Cette procédure ne doit pas être vécue par l’entrepreneur comme une fatalité ou un mauvais coup du sort, mais comme un nouveau départ, sorte de loi karmique de l’entrepreneur. Dans 90% des cas, les procédures collectives débutent ou débouchent sur une liquidation judiciaire. Une part importante des liquidations judiciaires touchent les petites entreprises.

Le législateur, conscient de cette réalité économique, a mis en place un régime simplifié de liquidation judiciaire qui s’adresse uniquement à ces petites entreprises.

Clic Formalités vous dit tout ce qu’il faut savoir sur la liquidation judiciaire simplifiée.

Accompagnement dans la procédure de liquidation d’entreprise

 

1.­ Liquidation judiciaire simplifiée : la définition

Selon le dictionnaire juridique, “la « liquidation judiciaire » est une procédure collective, résultant d’une action engagée par un ou plusieurs créanciers d’un commerçant, lorsque son entreprise ne dispose plus d’une trésorerie suffisante pour payer les dettes exigibles””.

La liquidation judiciaire simplifiée est une procédure particulière apparentée à la liquidation judiciaire.  Elle ne doit pas être confondue avec la déclaration de cessation des paiements, c’est-à-dire le dépôt de bilan. Le juge peut utiliser la liquidation judiciaire simplifiée sous certaines conditions.  Elle se distingue de la liquidation volontaire ou amiable qui est déclenchée à l’initiative des associés.

 

Une procédure de liquidation judiciaire simplifiée a été prévue au chapitre IV du titre IV du nouveau livre VI du Code de commerce, résultant de l’ordonnance n°2008-1345 du 18 décembre 2008 (articles 95 et 96). C’est une modalité dérogatoire de la liquidation judiciaire destinée aux débiteurs  répondant à certaines conditions relatives au chiffre d’affaires, au nombre de salariés et à la possession de bien immobilier. En effet, ce régime simplifié est réservé à la liquidation des entreprises qui ne sont propriétaires d’aucun bien immobilier, lorsque le nombre de ses salariés au cours des six mois précédant l’ouverture de la procédure ainsi que son chiffre d’affaires hors taxes sont égaux ou inférieurs à des seuils fixés par décret. Dans certain cas l’ouverture d’une liquidation simplifiée est obligatoire, dans d’autres cas, l’utilisation de cette ouverture est seulement facultative comme le prévoient les articles L. 641-2 et L. 641-2-1 du Code de commerce. Le Tribunal décide quels biens du débiteur seront vendus et s’ils seront vendus aux enchères publiques ou de gré à gré.

La procédure de la liquidation judiciaire simplifiée peut être :

  • Abrégée : si les biens du débiteur sont vendus de gré à gré, soit aux enchères publiques dans les 4 mois. la procédure doit être terminée au plus tard 1 an après son ouverture.
  • Allégée : dans ce cas, il n’est pas utile de vérifier les créances qui n’ont aucune chance d’être payées. Seules sont vérifiées les créances nées d’un contrat de travail et les créances susceptibles de venir dans un rang utile.
  • Plus formaliste : dans ce cas, le liquidateur judiciaire doit établir un projet de répartition déposé au greffe avec publicité d’avis au Bodacc. Tout intéressé peut dans un délai d’1 mois contester le projet de répartition.

Le prononcé d’une liquidation judiciaire simplifiée par le tribunal ou la cour d’appel est considéré par la jurisprudence comme une mesure d’administration judiciaire non susceptible de recours. La décision d’appliquer ou non une procédure simplifiée de liquidation judiciaire ne peut donc pas être contestée.   

2. Liquidation judiciaire simplifiée : tableau récapitulatif

Liquidation judiciaire simplifiée
obligatoire
Liquidation judiciaire simplifiée facultative
Conditions d’ouverture Les 3 conditions sont cumulatives

  • 1er : l’entreprise n’a pas de bien immobilier
  • 2ème : l’entreprise n’emploie pas plus d’un salarié (au cours des six mois précédant l’ouverture de la procédure)
  • 3ème : le chiffre d’affaires hors taxe de l’entreprise est inférieur ou égal à 300 000 € (au cours des six mois précédant l’ouverture de la procédure)

Le montant du chiffre d’affaires est défini à l’article R. 123‐200 du Code de commerce : « le montant net du chiffre d’affaires est égal au montant des ventes de produits et services liés à l’activité courante, diminué des réductions sur ventes, de la taxe sur la valeur ajoutée et des taxes assimilées ». Il est apprécié à la date de clôture du dernier exercice comptable.

Les 3 conditions sont cumulatives

  • 1er : l’entreprise n’a pas de bien immobilier
  • 2ème: les effectifs de l’entreprise ne dépassent pas 5 salariés
  • 3ème : le chiffre d’affaires de l’entreprise hors taxes est compris entre 300 000 € et 750 000 €.
Caractéristiques Liquidation judiciaire simplifiée obligatoire Liquidation judiciaire simplifiée facultative
Vérification des créances
  • pas de vérification de l’ensemble des créances.
  • vérification des créances salariales
  • vérification des créances pouvant être réglées avec l’actif disponible, en fonction de leur rang
Vente des biens
  • vente des biens de gré à gré  (vente libre avec accord du vendeur et de l’acheteur), ou vente aux enchères publiques par le liquidateur judiciaire. aucune autorisation du juge-commissaire n’est requise.
  • possibilité de désigner le liquidateur judiciaire pour réaliser l’inventaire des biens. Dans ce cas, si la valeur des biens le justifie, le juge-commissaire désigne pour réaliser la prisée des biens un commissaire-priseur judiciaire, un huissier de justice, un notaire ou un courtier en marchandises assermenté.
  • vente des biens mobiliers de gré à gré ou aux enchères publiques par le liquidateur judiciaire. Cette vente doit intervenir dans les 4 mois suivant la décision ordonnant la liquidation judiciaire simplifiée.
Règlement des créanciers
  • 1ère étape : vérification des créances et vente des biens.
  • 2ème étape : établissement d’un état des créances par le liquidateur judiciaire, complété par des propositions  de répartition des sommes recueillies entre les créanciers.
  • 3ème : l’ensemble des documents est publié au Bodacc.
  • 4ème étape : répartition des sommes effectuée par le liquidateur conformément à  ses propositions ou conformément à la décision du juge-commissaire

En cas d’impossibilité de régler l’ensemble des créances, les sommes seront versées en priorité aux créanciers privilégiés. Cet état fera l’objet d’un simple dépôt au greffe.

Durée –   La clôture de la liquidation judiciaire simplifiée facultative est de 6 mois. 
– La clôture de la liquidation judiciaire simplifiée obligatoire est prononcée au plus tard dans les 6 mois après l’ouverture de la procédure. Ce délai peut seulement être prorogé de 3 mois.Le juge a toujours la faculté d’opter pour une procédure judiciaire classique si les circonstances le justifie. Il peut également basculer vers une liquidation judiciaire de droit commun si les délais de clôture de la liquidation judiciaire simplifiée sont dépassés. Dans ce cas, le tribunal fait convoquer le débiteur à l’audience.


Les grandes étapes de la liquidation judiciaire simplifiée : 

Qu’il s’agisse d’une procédure obligatoire ou facultative, voici comment se déroule la liquidation judiciaire simplifiée :

Étape 1 : Ouverture de la procédure de liquidation judiciaire simplifiée par le Tribunal de commerce qui désigne le liquidateur chargé de mener les opérations de liquidation. Une fois cette décision prononcée, il y a des premières conséquences sur la société :

  • Le dirigeant de l’entreprise est dessaisi
  • La dissolution de la société
  • L’arrêt de l’activité

Étape 2 : Vérification des créances salariales et de celles qui peuvent être réglées avec l’actif disponible.

Étape 3 : Vente des biens de l’entreprise par le liquidateur.  

Dans le cadre d’une liquidation judiciaire simplifiée obligatoire, le liquidateur vend les biens soit de gré à gré soit aux enchères publiques. Aucune autorisation du juge-commissaire n’est nécessaire.

Si la liquidation judiciaire est facultative, la vente des biens mobiliers doit avoir lieu dans les 4 mois suivant la décision ordonnant cette liquidation.

Étape 4 : Etat des lieux des créances pour vérifier si les sommes disponibles peuvent suffire à régler les créanciers.  

Dans le cas où les montants à distribuer permettent uniquement le paiement des créanciers privilégiés, cet état fait alors  l’objet d’un simple dépôt au greffe.

Étape 5 : Clôture de la procédure de liquidation judiciaire simplifiée au plus tard dans les 6 mois après son ouverture. Ce délai peut être prorogé de 3 mois au maximum.

3. Liquidation judiciaire simplifiée : la clôture et les effets

La procédure de liquidation judiciaire qu’elle soit simplifiée ou non,  se termine par sa clôture, qui est prononcée par le tribunal par voie de jugement.
En ce sens elle est très différente de la liquidation volontaire. En effet, dans le cadre d’une liquidation amiable, l’entreprise a la possibilité d’apurer son passif, avec un actif supérieur au passif, la société est en mesure de payer l’ensemble du passif. En général, le gérant fera office de liquidateur amiable et procèdera au paiement des créances avant de finaliser la liquidation.
Dans le cadre d’une liquidation judiciaire les effets sont différents. 

Si la liquidation judiciaire classique n’est enfermée dans aucun délai légal, la liquidation judiciaire simplifiée répond à des délais qui lui sont propres. En effet, le législateur, dans un souci de simplification pour les petites entreprises, a voulu imposer un délai bref aux opérations de liquidation. Cette procédure s’applique pour des entreprises sans actif immobilier et à l’activité réduite. Le délai d’un an imparti au tribunal court à compter de la décision ayant ordonné l’application de la procédure simplifiée. Cela s’applique au jugement de liquidation judiciaire ou à la décision ultérieure éventuelle par laquelle le tribunal ou son président a pu décider d’appliquer les règles de la procédure simplifiée.

Dans le cadre d’une liquidation judiciaire simplifiée obligatoire, la durée de la procédure est réduite d’un an à six mois (article. L. 644‐5, al. 1 du Code de  commerce).

Une fois les opérations de liquidation terminées, le jugement de clôture de la liquidation judiciaire simplifiée produit les mêmes effets que le jugement de clôture d’une procédure de liquidation judiciaire soumise aux règles communes. Il est soumis aux mêmes publicités et aux mêmes recours :

  • La liquidation judiciaire vaut libération définitive du débiteur à l’encontre de ses créanciers antérieurs à la liquidation.
  • Le liquidateur judiciaire procède à la reddition des comptes. il a 2 mois à compter de l’achèvement de sa mission pour déposer au greffe un compte rendu de fin de mission.
  • Quand le débiteur est une personne morale, la publication de la clôture de la liquidation a pour effet la disparition de celle-ci.

Liquider son entreprise en toute sérénité

La procédure de liquidation judiciaire simplifiée vise à faciliter les démarches de l’entrepreneur lors de la cessation de son activité. Ce type de liquidation judiciaire est également une procédure allégée. En effet, les créances qui en l’état n’ont aucune chance d’être acquittées, telles que les créances chirographaires (c’est-à -dire les créances simples), ne sont pas vérifiées. Si cette procédure vise au départ les petites entreprises, la jurisprudence a ouvert une liquidation simplifiée contre un auto-entrepreneur. La procédure de liquidation judiciaire simplifiée touche également les micro entreprises.

La procédure de liquidation judiciaire continue à interroger le législateur et les professionnels du droit. L’entrée en vigueur de l’ordonnance du 12 mars 2014 complétée par l’ordonnance no 2014‐1088 du 26 septembre 2014 marque une évolution importante dans le cadre des procédures collectives. La société n’est plus vouée à disparaître automatiquement à l’issue de la procédure de liquidation judiciaire. À l’ouverture de cette procédure, la société n’est plus dissoute. Elle  continue d’exister  au plan juridique en toutes circonstances, qu’elle exerce encore ou non une activité à l’ouverture de cette procédure de liquidation judiciaire. Ainsi la société conserve sa personnalité morale pendant la procédure, certes pour les besoins de la liquidation mais également dans la perspective d’aboutir à une clôture pour extinction du passif satisfaisant le débiteur et ses créanciers.

 

Le législateur en mettant en place ce mécanisme a voulu offrir à la société l’espoir d’un avenir meilleur. Mais cette volonté n’est-elle pas illusoire face à la réalité même de la procédure qui impose pour être ouverte que la société soit en “cessation des paiement” et dont “le redressement est manifestement impossible”?  Le premier enseignement que le Bouddha délivre est que “Tout n’est qu’illusion”. La société en liquidation judiciaire sera-t-elle rattrapée par la réalité économique ? Tout est question de karma entrepreneuriale.

Sources :

– Brocard E., “La cession de droits sociaux et l’entreprise en difficulté”, Rev. sociétés 2015. 217
– Coquelet Marie-Laure, Entreprises en difficulté. Instruments de paiement et de crédit, , Dalloz, Droit privé, 6e éd., 2017
-Le Corre Pierre-Michel , Droit et pratique des procédures collectives 2017/2018, , 9e éd., Dalloz Action, 2016
-Voinot Denis, “L’avenir de la société en liquidation judiciaire”, Droit et Patrimoine, No 242, 1er décembre 2014
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/liquidation-judiciaire.php
https://www.service-public.fr

Bien assurer son prêt professionnel

Tout professionnel, qu’il soit entrepreneur, auto-entrepreneur ou exerçant en profession libérale, a la possibilité de contracter un prêt professionnel pour réaliser un projet immobilier, acheter un fonds de commerce ou tout simplement investir dans le cadre de son activité.

Comme pour un crédit personnel, bien que non obligatoire, il est quasi impératif d’assurer son prêt. En effet, le risque est d’autant plus important pour un prêt professionnel puisque la santé financière dépend alors de celle de son activité.

Au moment de la contraction d’un emprunt professionnel il faudra alors présenter à l’organisme prêteur un dossier complet du projet incluant des tableaux prévisionnels sur 3 ans et fournir toutes les garanties dont il aura besoin pour valider le prêt. L’assurance emprunteur étant la meilleure garantie pour la banque, mieux vaut bien s’assurer.

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L’assurance de prêt professionnel : qu’est-ce que c’est ?

Comme une assurance de prêt particulier, l’assurance emprunteur professionnelle permet de garantir la solvabilité de l’emprunteur en cas d’incapacité de remboursement à la suite d’un « accident » (chômage, arrêt de travail mais aussi invalidité et décès). L’assurance de prêt prend donc en charge tout ou partie de la somme restant due auprès de l’organisme prêteur en cas de coup pour l’assuré.

En contrepartie d’une telle garantie, l’assuré doit verser une prime d’assurance à échéance régulière, comme il a été convenu au moment de la souscription du contrat. Ce versement peut se faire mensuellement ou trimestriellement.

Selon le montant, les remboursements de l’assurance de prêt professionnel peuvent s’étaler de 2 à 7 ans.

Le saviez-vous : Les frais engagés dans l’assurance de prêt d’un crédit professionnel sont déductibles des impôts de l’entreprise. Cet allégement fiscal peut atteindre 25% du montant des intérêts d’un crédit. Faites appel à un comptable pour vous aider à défiscaliser les frais de l’assurance emprunteur.

Comment bien assurer son prêt professionnel ?

Pour bien choisir l’assurance de son crédit professionnel, il est important de mener une étude détaillée de ses besoins au préalable.
Quelle est la somme que je souhaite assurer ?
Vais-je avoir besoin de garanties supplémentaires optionnelles (garantie perte d’emploi si vous travaillez en parallèle de votre activité d’entrepreneur) ?
Se poser les bonnes questions va permettre à l’emprunteur d’identifier ses besoins.

La protection d’un emprunt professionnel est entièrement personnalisable. Elle varie donc selon les risques que l’on souhaite couvrir, mais aussi en fonction du secteur d’activité de la profession de l’assuré. Tout cela va bien sûr influer sur le montant des échéances.

Dans toutes les situations, sachez qu’il est préférable de choisir un organisme d’assurance qui permet d’adapter les mensualités d’un prêt. Effectivement, il est fréquent de subir de légers passages à vide au moment de démarrer une activité et la trésorerie ne permettra pas de payer les échéances. Pas de panique ! Certains organismes prêteurs proposent à leurs assurés de décaler le remboursement d’une échéance à la fin du prêt. Mieux encore, il est possible de moduler le montant de chaque échéance (à la hausse ou à la baisse) pour trouver le bon équilibre à chaque fois.

Astuce : faire des économies sur son assurance de prêt et donc sur son prêt

L’assurance de son crédit professionnel peut représenter un poids non négligeable dans les finances d’une entreprise. C’est pourquoi nous vous avons préparé quelques astuces pour faire des économies sur l’assurance de prêt professionnel.

  • Déléguez l’assurance de votre prêt à un assureur spécialisé :
    Encore aujourd’hui, près de 85% des contrats d’assurance de prêt sont souscrits auprès d’établissements bancaires. Or ces contrats sont le plus souvent bien plus chers que les contrats souscrits auprès de la délégation des assureurs externes. Il existe même des assureurs spécialisés dans certains types de contrat qui eux peuvent proposer des contrats d’assurance de prêt professionnel à des tarifs imbattables.
  • Financez votre projet avec deux lignes de crédits :
    Diviser le financement de son emprunt en deux va permettre d’abaisser le taux moyen du crédit et de payer moins cher. L’idée est de contracter le premier emprunt sur une durée longue (7 ans) et le second sur une courte durée (2 ans). En procédant ainsi, on augmente légèrement les mensualités globales, mais on diminue significativement le coût total du crédit. De la même manière, le coût des deux assurances ne sera pas plus élevé étant donné que les montants à assurer seront nettement moins importants.
  • Regrouper vos contrats d’assurance :
    Enfin, une astuce complémentaire à la précédente serait de regrouper tous ses contrats d’assurance en un seul contrat pour bénéficier de mensualités réduites. En procédant ainsi, il est possible d’avoir accès à des taux encore plus avantageux et donc de payer moins cher.

À retenir : L’assurance de prêt professionnel vous permet d’être protégé financièrement en cas de difficulté de remboursement d’un emprunt. Le montant des versements à échéance diffère selon les profils, c’est pourquoi il est nécessaire de bien le déterminer au préalable. Certains organismes proposent des services plus avantageux que d’autres, n’hésitez pas à comparer et à utiliser quelques astuces pour faire des économies.

Article préparé en collaboration avec Antoine BOULANGER, spécialiste en protection sociale auprès du courtier indépendant bonne-assurance.com

Les business angels ont-ils un sexe ?

“Les anges n’ont pas de sexe, puisqu’ils sont éternels“. Qu’en est-il des business angels, et plus particulièrement des réseaux fédérant ces investisseurs providentiels ? Comment ces “légions d’anges” s’organisent, en France, pour favoriser l’accompagnement et le  développement des start-ups ? Toujours à la recherche d’innovation et de projets tournés vers l’avenir, ces investisseurs providentiels se conjuguent au masculin comme au féminin.

CLIC FORMALITÉS répond à toutes vos questions.

Accompagnement dans la création d’entreprise

1. Réseau de business angels : pour quoi faire?

“L’union fait la force”, loin de n’être qu’un adage, est également l’une des clés de la réussite dans le monde des affaires.

Le chemin d’un porteur de projet peut être semé d’embûches. L’une des difficultés majeures que le futur entrepreneur rencontre reste la levée de fonds. Il a toujours la possibilité de faire appel à ses parents, amis et relations pour lui apporter une partie des fonds nécessaires. Le “love money” selon l’expression anglaise est donc l’une des possibilités de financement du capital amorçage, c’est-à-dire le capital de départ indispensable pour le lancement de l’aventure entrepreneuriale.  

Mais les fonds levés auprès des “3 C” (cousins, copains, cinglés) sont souvent insuffisants  pour permettre au chef d’entreprise de se lancer. Heureusement, des business angels, ces investisseurs providentiels, sont là pour aider financièrement une entreprise portant un projet innovant. Si l’existence de ces anges gardiens ne fait pas de doute, les rencontrer, sans tenir du miracle, n’est pas chose aisée.

C’est là qu’interviennent les réseaux de business angels. Mis en place à partir des années 2000 en France, ils ont pour pour vocation de mettre en relation entrepreneurs et investisseurs.

Réseau de business angel : la définition

Un réseau de Business Angels est une organisation juridiquement formalisée permettant la mise en relation d’investisseurs potentiels et d’entrepreneurs avec un objectif général de faire réaliser des investissements par des Business Angels et d’être le point d’attraction des entrepreneurs en recherche de financement”.

Ce type de réseaux est donc une plateforme de rencontre entre entrepreneurs et business angels. C’est un peu le “Meetic” de la rencontre entrepreneuriale. Les réseaux de business angels ont pour but à la fois de recruter des investisseurs providentiels et d’attirer des entrepreneurs innovants à la recherche de financement. L’objectif ultime est de faire naître si ce n’est une belle histoire d’amour, tout le moins un partenariat solide afin de concrétiser le projet du porteur grâce à l’aide du business angel. Ils sont les premiers acteurs du financement en capital des jeunes entreprises innovantes (JEI) à fort potentiel de croissance. Ils n’apportent pas seulement un capital, mais également des compétences, une expertise et un carnet d’adresses indispensables aux jeunes entreprises en phase d’amorçage.  

Réseau de business angel : classification

Les réseaux de business angels sont très variés. On peut cependant les ranger selon certaines caractéristiques.

Classement suivant la structure juridique choisie :

  • réseaux sous forme “d’association de loi 1901”.

Ce genre de réseau associatif finance en général des projets demandant des investissements modérés (aux alentours de 200 000 euros ou moins). Le porteur de projet peut assez facilement avoir accès à ces réseaux. Mais attention, cela n’implique pas un déblocage automatique des fonds. Le réseau mutualise ses expertises en s’appuyant sur ses membres. La décision d’investir ou non dans un projet présenté est collégiale.

  • sociétés d’investissement de business angels (SIBA).

Des business angels constituent un groupe. Ils décident de mettre en commun leur argent. Ce genre de structure répond à des règles strictes d’organisation et de décision d’investissement. L’atout de ses structures est la rapidité et l’efficacité dans les décisions prises vis-à-vis du porteur de projet. Elles restent cependant d’accès moins faciles car plus confidentielles que les structures associatives.

Classement par type d’implantation

  • réseaux géographiques : local, régional ou national
  • réseaux thématiques : généraliste ou spécialisé (TIC, environnement, santé, agro-alimentaire, etc.)
  • réseaux des anciens des grandes écoles : ESSEC, Arts et Métiers, Polytechnique etc.

L’entrepreneur devra donc prendre en compte plusieurs facteurs pour trouver le réseau adapté à son projet :
– le montant de financement de départ
– le domaine concerné
– le rayonnement géographique

2. Réseau de business angels au féminin : le cas des Femmes Business Angels (FBA)

Si la question du sexe des anges est encore d’actualité dans le débat théologique, elle est réglée pour les business angels. Les légions de business angels sont tant masculines que féminines. Mais la répartition de ces soldats de la levée de fonds est très déséquilibrée.

Sur 5 000 business angels recensés en France, on compte seulement 350 femmes, soit à peine 7%. Loin d’être paradisiaque, cette situation de sous représentation de la gente  féminine dans le monde de l’entrepreneuriat est une réalité. En 2015, 15% des start-ups ayant accès au capital risque ou à des business angels, étaient fondées ou co-fondées par des entrepreneuses.  

Face à cette situation, le réseau Femmes Business Angels (FBA) fait de la résistance afin d’inciter les femmes à se lancer dans l’aventure de l’investissement dans les entreprises en phase de création.  

La philosophie du réseau Femmes Business Angels (FBA)

Béatrice JAUFFRINEAU, accompagnée d’anciennes de promo d’HEC est à l’origine de la création de cette association de femmes business angels. Ce réseau a pour but de regrouper les femmes  présentes dans l’univers financier des business angels. Soutenir et promouvoir leur rôle dans l’économie notamment dans l’entrepreneuriat sont les fondements de ce réseau de business angels au féminin. FBA a pour mission de faire découvrir cette activité d’investisseur auprès des femmes et de les encourager dans cette voie. Comme tout réseau de business angel, FBA a pour vocation d’accompagner des start-ups en devenir.

Si ce réseau regroupe exclusivement des femmes,  tous les porteurs de projets sont les bienvenus.

Les membres du réseau Femmes Business Angels (FBA)

Les membres composant ce réseau de business angels sont à l’opposé de la desperate housewives.  Femmes actives, aux profils variés, elles exercent dans tous les secteurs de l’économie. Du chef d’entreprise en passant par le cadre supérieur ou le libéral, elles ont toutes la volonté de s’investir personnellement et d’accompagner des projets innovants.

Mais en quoi se différencie ce réseau 100% féminin face aux autres réseaux?

D’abord par sa moyenne d’âge : 48 ans,  elle est plus jeune que la moyenne nationale des business angels qui est de 57 ans. Ensuite par son ancrage dans la vie économique : tous ces business angels au féminin sont encore en activité.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’ouverture est également l’un des mots d’ordre du réseau Femmes Business Angels. Le réseau FBA examine tous les dossiers présentés, qu’ils soient portés par des hommes ou des femmes entrepreneurs. Femmes Business Angels est amené à collaborer également avec d’autres réseaux de business angels, majoritairement masculins.

Enfin, une autre des caractéristiques revendiquées par FBA est la recherche de la “valeur ajoutée” pris dans son sens le plus large. Certes les membres du réseau ont une approche financière et économique dans l’examen des projets, mais une part importante est également accordée à “l’utilité sociale ou quotidienne, la dimension écologique et environnementale”.

Grâce au dynamisme de ce réseau, près de 170 investissements ont été réalisés depuis 2003. 120 start-ups tous domaines confondus ont ainsi bénéficié de plus de 7 millions d’euros.

Le réseau Femmes Business Angels par son action promeut l’engagement des femmes dans un écosystème encore très masculin, d’aucuns diront trop…

Créer son entreprise

Start-up, jeune entreprise innovante en devenir, beaucoup rêvent d’être sélectionnées par les comités de ces réseaux de business angels. Mais s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus. Le dossier de chaque start-up à fort potentiel fera l’objet d’un examen attentif. S’il est présélectionné, le passage  du  grand oral devant les business angels sera le point d’orgue   dans cette recherche de levée de fonds. “La rareté du fait donne du prix à la chose”,  cette maxime de la Fontaine est plus que jamais d’actualité dans le monde des business angels.

Sources :

– CHOURAKI Lison, Guide de la jeune entreprise innovante, CIR, JEI, Fiscalité, Financement, Valorisation, Dunod, Paris, 2017, 426 p.
– TARIANT, Jean-Marc, Guide pratique pour financer son entreprise, Aides et subventions – Business angel – Capital risque – Crowdfunding – Financement bancaire – Prêts d’honneur – Prêts participatif, Eyrolles, Paris, 2015, 321 p.
– http://www.femmesbusinessangels.org
– https://www.franceangels.org/